Biographie
Le parcours modeste d'un autodidacte passionné
En 2006, je débarque à Douvres pour un stage étudiant de 6 mois.
Exilé au bout du monde - par beau temps, on peut facilement voir Calais... - mes objets les plus importants sont : un laptop, une guitare, un appareil photo.
Et c’est là, sur les falaises de craie blanche, au coeur des docks industriels, entre les pubs transpirants la frite et les bocages du comté de Kent que naît mon amour de la photographie.
Interview RANKART (janvier 2017)
1/ Pouvez-vous présenter l’artiste photographe que vous êtes en quelques mots?
Depuis une dizaine d’années, je découvre la photographie en autodidacte. Depuis 2 ans environ, j’y travaille un peu plus sérieusement.
Passionné et « touche-à-tout », ma démarche photographique est assez intuitive et pas vraiment structurée. Je shoote simplement ce que j’aime. Beaucoup dans la nature d’abord (paysages, animalier, macro, astrophotographie) puis, avec le temps, je commence à me rapprocher de la ville et des gens.
2/ Quel a été le parcours professionnel et artistique qui vous a forgé en tant qu’artiste auteur-photographe?
Plus jeune, j’ai eu l’occasion de voyager et d’explorer des espaces nouveaux, des lumières, des couleurs qu’il me fallait absolument capturer. Des émotions à retenir, des images à partager, une histoire à raconter ; c’est comme cela que j’ai commencé la photo.
Travaillant dans la communication, j’ai toujours été marqué par la puissance des images et de ce qu’elles peuvent transmettre.
Aujourd’hui, je suis spécialisé dans la création de sites internet et d’applications web. J’aime beaucoup utiliser le medium photographique dans les interfaces numériques. Le virtuel au service du réel, cela me plait bien. L’harmonie visuelle est souvent au rendez-vous et l’expérience utilisateur devient plus intéressante.
Souvent déçu par les banques d’images « classiques », je me suis tourné vers la photo d’illustration pour réaliser mes propres compositions graphiques. Régulièrement, je partageais mes photos sur les réseaux sociaux pour « m’évaluer » et continuer de progresser.
Aujourd’hui, la photo reste une activité personnelle avec quelques expositions ainsi que des missions plus sérieuses de temps à autre : reportages, réalisation de banques d’images pour des entreprises, illustrations de supports de communication (web et print), packshots.
3/ Qu’est ce qui, selon vous, vous a orienté vers la photographie plutôt qu’un autre mode d’expression ?
Je suis un peu geek sur les bords. Dès qu’il y a des piles et pleins de boutons, ça m’excite ! Un appareil photo est un objet fascinant et un peu mystérieux pour moi. Le dompter pour en sortir la meilleure image possible est un vrai challenge qui me pousse à persévérer.
J’ai toujours été sensible à la photographie comme un moyen de découvrir le monde. Beaucoup l’ont fait avant moi, je continue avec des « bouts-de-monde » qui me sont donné de contempler.
L’image est vraiment mon langage privilégié. Il m’est plus simple de montrer une image que d’utiliser les mots pour partager ce que je vis et raconter une histoire.
4/ Votre vie et ses étapes influencent-t-elles l’orientation de votre travail et de quelle manière ?
Assez peu, en réalité. Je fais surtout ce que j’aime dans mon coin et si quelqu’un s’y intéresse, je suis heureux de partager avec lui. Souvent c’est une simple discussion qui m’oblige à exprimer mon travail photo (donc à l’objectiver). Parfois cela va plus loin et débouche sur un projet nouveau. Je reste ouvert aux opportunités 😉
5/ Comment définiriez-vous votre travail artistique ? Que dites-vous de vos œuvres photographiques à une personne qui ne les a jamais vues?
Difficile à dire, je fais confiance à mon intuition. Le plus simple pour moi est de laisser les personnes découvrir mes photos. Je ne suis pas très doué pour en parler.
Certains me reconnaissent une « patte ». Dans les parti-pris et cadrages peu académiques certainement J De mon point de vue, ce n’est pas encore bien clair et mon approche reste très expérimentale. J’essaye d’être là au bon moment, c’est tout.
Je crois que j’aurai passé une étape importante de mon parcours de photographe quand j’aurai trouvé une réponse plus précise à cette question.
6/ Qu’est ce qui, de façon générale influence votre démarche (peintre, cinéma, musique, auteur…) ?
Le cinéma influence énormément ma démarche photo. Devant un film, je suis souvent plus attentif aux cadrages, lumières, couleurs qu’à l’histoire elle-même.
Je passe également pas mal de temps sur des sites spécialisés de photos. C’est souvent une source d’inspiration et de frustration à la fois. Cela me pousse à tester des nouvelles choses, à m’améliorer sans cesse techniquement.
De façon générale, je fonctionne comme une cocotte minute. Tout ce que je vois et ce que je ressens est enregistré quelque part dans mon cerveau. Lorsqu’il n’y a plus de place, je prends mon appareil de façon assez impulsive et je pars en chasse de photo.
7/ Quel est le point de départ d’une photo (un schéma, une image, le hasard, l’imagination seule, un peu de tout ça) ?
Souvent cela part d’une émotion, positive ou négative, face à un sujet, une situation.
8/ Quels conseils donneriez-vous à un photographe débutant ?!
Garder toujours son appareil avec soi et se faire plaisir.
9/ Avec quel auteur-photographe aimeriez-vous vous entretenir ? Et pourquoi ?
Avec n’importe quel photographe du National Geographic et leur demander de me prendre dans leur valise !
10/ Selon vous, à partir de quel moment un photographe, un musicien, un peintre… devient un artiste ?
La reconnaissance publique d’un talent et sa monétisation permet à une personne de devenir socialement un artiste. Trop souvent, cette reconnaissance arrive post-mortem. C’est dommage.
Je crois surtout que chacun dispose d’une fibre artistique qu’il a la possibilité d’exercer ou non. Lorsqu’il l’exerce de façon libre, personnelle et authentique, il créé, il est artiste.
Un artiste le devient à force de travailler son talent, au présent, jour après jour.
Essayer, échouer, recommencer et parfois réussir.
11/ Quelle exposition d’un autre artiste vous a le plus marqué ?
Récemment, les expositions de Vivian Maier et Laurent Kronental m’ont particulièrement marqué par leur singularité et leur regard porté sur le monde.
12/ Quel est votre plus fort souvenir d’auteur-photographe ?
Ma première exposition en 2015. J’avais l’impression d’être un imposteur et même invité à l’exposition de quelqu’un d’autre. Lorsque les personnes ont commencé à s’arrêter devant mes photos, en parler entre eux, j’avais l’impression de dévoiler une partie de mon intimité.
Exercice difficile mais enrichissant, qui a été un réel point de départ dans mon parcours de photographe.
13/ Avez-vous des activités qui gravitent autour de votre casquette d’auteur- photographe ?
Le graphisme qui est un excellent moyen d’utiliser et partager mes clichés.
De temps à autre, je suis également sollicité pour des reportages.
14/ Artistiquement parlant, y a-t-il un rêve que vous n’avez pas encore réalisé ?
Plein ! Je vous épargne la liste.
15/ Avez-vous une actualité artistique ? Si oui, quelle est-elle ? Quels sont vos projets ?
Je travaille actuellement sur un projet avec différents artistes : peintres, photographes, écrivains. L’idée est de produire une exposition croisée sur le thème de la force.
J’ai également été sollicité pour réaliser une série de portraits en maisons de retraite pour illustrer un recueil de poèmes sur la question du temps. Les photos et les textes sont prêts, nous cherchons un éditeur.
16/ Pour se faire une idée de votre personnage de façon plus générale, j’aime bien soumettre à nos artistes interviewés les questions un peu naïves du thème de l’ile déserte…
Sur une île déserte vous emportez…
- Quel film ? Into the wild
- Quel livre ? La Bible
- Quelle musique ? « Pas de mot » de Lynda Lemay
- Quel objet ? Une guitare
- Laquelle de vos photographies? « Le Grand Bain » et « Les frères Badass »
17/ Quel voyage aimeriez-vous encore faire
Le Canada pour ses grands espaces, ses lacs, ses montagnes, ses forêts et sa culture.
18/ Quelles étaient vos ambitions d’enfant pour votre vie d’adulte ?
Petit, je voulais être inventeur.
Pouvoir vivre à imaginer (et non l’inverse), le pied !